Sidney J. Pond - a fire as cold as ice

Ma famille ♪ J'aimerais bien vous parler des membres de ma famille, mais je ne les connais pas beaucoup. Il y a bien ma mère, Jill Greenwood, que je pourrais vous décrire. Je suis son portrait craché, apparemment. Grande rousse aux yeux bleu-vert et à la peau pâle, en parfaite écossaise qu'elle est. D'après les photos, mon père était blond, lui. Aux yeux clairs, entre le vert et le marron, je ne saurais dire. Il s'appelait Adam Pond.

Je suis fille unique, donc ma vie familiale n'est pas ce qu'il y a de plus intéressant à raconter. J'ai quelques cousins du côté maternel, mais je les ai très peu vus, alors ils n'en valent pas la peine. Quant à ma famille paternelle, eh bien... Je ne l'ai jamais rencontrée. Je vous en dirais plus un peu plus tard.

Mon enfance ♪ 23 août 2002, Glasgow - Entre pleurs accablants et cris déchirants, une petite tête rousse vit le jour. Ses yeux innocents conquirent immédiatement ses parents, loin de se douter que cet être minuscule allait devenir la cause de nombreux conflits. Cet être minuscule, c'était moi.

23 août 2003, Londres - Petit voyage en famille pour fêter l'anniversaire du bébé. Arrivés devant la maison paternelle, les Pond sonnèrent, heureux d'enfin présenter leur progéniture à la famille paternelle, après un an de débat. Famille qui leur claqua la porte au nez aussitôt qu'ils virent ma mère. Et c'est ainsi qu'explosa l'incident diplomatique.

30 septembre 2003, Glasgow - Hospitalisation de Jill Greenwood pour dépression. Elle ne pouvait plus supporter le rejet de sa belle-famille. Tout cela parce qu'elle ne venait pas de leur monde ; parce qu'elle avait eu le malheur de naître sans pouvoirs magiques, tout comme ses parents et ses grands-parents avant elle. Tout cela parce que son bien-aimé mari, sorcier, avait osé s'enticher d'une moldue.

08 novembre 2005, Londres - Décès d'Adam Pond, renversé par une voiture. On me plaça chez ma tante maternelle.

21 décembre 2005, Glasgow - Reprise en main de Jill Greenwood. Ma mère se relevait, lentement mais sûrement. Son unique enfant avait besoin d'elle, et elle était prête à se battre pour elle.

02 février 2008, Glasgow - Apparition - tardive - de mes facultés magiques. Un verre brisé sans y toucher suite à une crise de colère. Ma mère décida de couper les ponts avec sa famille pour moi, pour protéger son secret : élever seule une petite fille sorcière lorsqu'on est entourée de moldus, très peu pour elle.

15 mai 2008, Glasgow - Première réelle discussion à propos de mon père. Fascination soudaine. Je me plongeai aussitôt dans les photos, les lettres, les souvenirs, voulant tout découvrir de lui et du monde magique.

17 juillet 2013, Glasgow - Arrivée impromptue d'une chouette par la fenêtre de ma chambre, avec une enveloppe au bec, à mon nom. Le sceau représentait un H entouré d'un lion, d'un aigle, d'un blaireau et d'un serpent.

Poudlard et moi ♪ A cinq ans, je me suis sentie renaître malgré mon jeune âge. Je découvrais enfin qui j'étais - une sorcière.

Me plonger dans l'univers de mon père n'a pas été aisé, étant donné la richesse improbable que contenait le Monde Magique, si vaste pour ma petite tête d'enfant. Et pourtant, plus j'en apprenais, et plus je devenais avide de savoir. Ma vie avait pris un tout autre tournant, et je me souviens encore aujourd'hui de l'anniversaire de mes sept ans, lorsque l'on m'avait demandé ce que je rêvais d'être plus grande. J'avais répondu sans ciller, des étoiles plein les yeux : la plus grande des sorcières de mon ère.

Je vouais une admiration sans faille à mon père, me raccrochant au peu qu'il avait laissé derrière lui. Dans mon imagination, il incarnait tout ce que je voulais devenir : un sorcier puissant, respecté et craint de tous. Ma mère m'avait expliqué qu'il était Auror, aussi j'avais tout naturellement décidé de suivre son chemin, sans réellement me rendre compte à l'époque de ce que cela impliquait.

Mon arrivée à Poudlard sonna le début d'un temps nouveau. J'eus énormément de mal à accepter que ce que je vivais était bien réel. M'accrochant à mon ambition, j'étais vite devenue une sorte d'élève modèle - à peu de choses près. Ma mère me disait souvent que je ressemblais beaucoup à mon père ; et visiblement, mon investissement implacable dans ce qui me plaisait et mon dédain pour ce à quoi je ne trouvais pas d'intérêt étaient deux traits que j'avais hérité de lui. C'est ainsi que je m'étais concentrée sur les matières essentielles à mon projet professionnel, m'étant renseignée au possible pour mener à bien la carrière dont je rêvais ; j'étais passionnée. A tel point qu'il m'arrivait, par moments, d'en oublier ma vie sociale.

Mais cela ne me posait pas tant de problèmes. Les quelques rares amis que j'avais pu me faire au sein de l'Ecole me laissaient tranquille, comprenant l'importance que j'accordais à mon espace vital - et je leur en étais reconnaissante, bien que j'eusse beaucoup de mal à le montrer. Les relations sociales étaient... compliquées, pour moi. Parfois, incongrues, même. Mais je faisais avec, mon désir de gloire passant avant tout. J'avais soif. Soif de savoir, soif de connaissance, soif de pouvoir. Et j'étais bien déterminée à réussir mes objectifs.

Et c'est ainsi que je passai les années, ne m'encombrant pas de choses futiles qui pourraient me distraire. En septembre, mes B.U.S.E. en poche, j'allais effectuer ma rentrée en sixième année. Ma ténacité était au rendez-vous, prête à soulever des montagnes et à exterminer toute difficulté qui oserait se mettre sur mon chemin.